L’allure de course représente une des inquiétudes qui hante la personne qui s’engage dans une épreuve de fond. Trop vite, trop lente. Pas facile de savoir si on est dans le vrai. Pour le savoir justement il convient d'agir préalablement au cours de la période d'entraînement.
Plusieurs méthodes se distinguent pour apprendre à bien réguler sa vitesse. Parmi celles-ci deux se détachent distinctement : la première est, pour ainsi dire, naturelle et se réfère aux seules impressions ressenties par le coureur à l’effort. La seconde plus moderne fait appel aux instruments de mesures. L’une et l’autre bien employées sont efficaces mais présentent respectivement un risque d'erreur.
La manière naturelle.
Comme je l’ai indiqué dans un précédent article intéressant l’exercice fractionné, le contrôle du rythme respiratoire demeure un des moyens, certes empirique mais néanmoins fiable, de bien surveiller sa vitesse de course.
Comme cela, sans avoir recours à la technologie, simplement en écoutant son corps, la respiration aisée, juste en dessous de la limite de l’essoufflement, la filière aérobie produit ses effets. A cette vitesse, sous le feu des glucides, les lipides produisent l’énergie nécessaire au bon rendement musculaire pendant toute la durée de la course. Logiquement ça marche. Mais au moindre changement d’intensité, à la moindre accélération aussi anodine soit-elle, très vite, le besoin de décélérer se fait sentir. Le souffle alors se fait court, les cuisses s’alourdissent, l’estomac se contracte et l’impression de ne plus en pouvoir s’empare de l’esprit au point de se demander s’il sera possible de tenir toute la distance dans ces conditions.
Seul l’exercice au train de la course peut limiter, à l’entraînement, ce type de désagrément. C’est la raison pour laquelle il est recommandé, tout au long de la saison, de répéter sans cesse le juste effort à accomplir, pratiquement à chaque sortie en écoutant attentivement les sensations qu’envoie le corps. Une fois la bonne allure mémorisée, le jour de la course, le risque d’erreur s’en trouvera minimisé à condition cependant de ne pas se laisser griser par l’excès de motivation inhérent à ce type de compétition.
Le recours à la technologie.
Aujourd’hui, presque tout le monde utilise ou connaît le cardio-fréquencemètre. C’est pratique, l’allure de la course y est indiquée clairement sur le cadran de la montre soit directement, soit indirectement par l’information de l’état des battements de son cœur en nombre ou en pourcentage.
La minimisation du risque d’erreur constitue indéniablement le gros avantage du recours à cet instrument. Le fait de prévoir le nombre minimum et maximum de battements cardiaques par minutes à respecter éloigne la contre performance. Avec cet outil on est certain d’arriver sans trop de dégâts en relative sécurité. L’inconvénient c’est que cette protection limite le dépassement de soi. La performance est fortement encadrée.
Qui plus est, le rythme cardiaque prévu au départ augmente progressivement durant la course avec le temps et la fatigue. Pour le maintenir l’obligation de diminuer l’allure de course s’impose impérativement et la performance avec. Mais, comme on le dit dans le jargon sportif, « de cette façon on est sûr de terminer ! ».
Personnellement ma préférence va vers la méthode naturelle même si elle m’a valu par le passé quelques ennuis. Aujourd’hui, il est vrai que de la manière dont j’appréhende la course de fond, je laisse la performance aux autres, je me contente seulement du plaisir de courir, m'épargne relativement de mauvaises surprises. Les traumatismes s'éloignent considérablement. Alors je cours en aisance respiratoire, généralement en compagnie de Gonzalo, sans trop forcer, en mettant en exergue non plus la plus grande vitesse réalisée mais la distance parcourue et cela me procure de belles satisfactions.